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VARIATIONS SUR UN STAGE DE YOGA AVEC CATH ET SERGE

« VOILÀ »

Quand Serge Gastineau dit «pousse sur ta jambe gauche» ou bien «pousse ton bassin vers l'arrière» ou bien «déverrouille tes coudes», «décale ton bassin vers la droite», «vérifie ton aplomb»… Et que l'élève, guidée par la voix, ajuste sa posture, Serge conclut par « VOILÀ» en détachant bien les deux syllabes «Voi - là» et avec un ton appuyé sur le «Voiiii», un ton de voix précis et sûr.

L'élève, dans l'aura de cette écoute peut poursuivre sur la bonne voie, voilà !

Dans «voilà» il y aussi le «la» musical qui permet d'accorder sa voix ou son instrument. Dans le stage de yoga avec Serge, à chacun d'accorder son corps une fois que le «la» est donné.

«Prenez tous appui sur la jambe gauche», «la jambe droite se plie...», la chorégraphie se met en mouvement. Le mouvement passe. Voilà ! Les postures enchaînées vont faire symphonie.

Le «la» déclenche la parole de Serge. Aux élèves d'écouter, de humer cette parole pour qu'elle fasse chair ! La parole de l'enseignement qu'on peut entendre ou refuser d'entendre qui demande obéissance et soumission pour arriver à la connaissance. Une parole qui permet de découvrir ou redécouvrir tous les niveaux de signification dans le corps. Et dans la posture d'arriver à l'unisson de soi-même.



QUESTIONNEMENTS INCESSANTS

Mais l'élève, voit-il ? Écoute-t-il vraiment ? Que croit-il voir ? La représentation de son image selon ce qu'il a dans la tête ?

Ou bien les yeux de chaque cellule de son corps sont-ils mobilisés pour voir et ressentir le mouvement puis la posture ?

Est-ce que la douleur qu'il ressent fait travail ou bien est-ce qu'elle fait du mal ?

Serge vient à notre aide pour apprendre à voir et propose alors de prendre un élève en modèle pour faire modèle justement ?

Que voyez-vous ? dit-il

Sommes-nous alors toujours capables de voir ce que l'élève a pris comme posture ?

Est-ce que notre regard est suffisamment aiguisé pour voir si la posture et juste ?

Savons-nous nous regarder ?

Et en tant que professeur, savons-nous regarder la posture de l'autre ? Et savons nous la corriger ?

Est-il plus facile de corriger l'autre que nous corriger nous-mêmes ? Comment savoir tout ça ?



COMMENT VOIR ET COMMENT REGARDER ?

ET PUIS COMMENT PARLER ?

La parole de l'enseignement.

«Là, je parle avec ma gorge ? Ma voix a-t-elle changé ? Quelle est ma voix ?» Une fois le «la» donné, Qu'elle est ensuite la parole qui guide?

Quelle parole d'enseignement ? Une langue juste, sûre, rassurante et exigeante.. ou bien un prêchi-prêcha qui parle mais n'accroche pas... ne fait pas action.

Elle est à travailler cette parole pour les élèves-professeurs.

Elle est à travailler à travers notre propre pratique personnelle et nos propres expériences.

Et elle est humble... qu'est ce qui fait qu'on entend un professeur ou pas ?

Qu'est ce qui fait qu'on l'entend ?

Qu'est ce qui fait qu'on lui fait confiance ?

On lui fait confiance parce qu'il sait mais aussi surtout par ce qu'il EST.



« ET LE VERBE S'EST FAIT CHAIR » « LA TRANSMISSION»


Dans le groupe il y a beaucoup de professeurs de yoga, légitimes, en exercice ou pas, en recherche de toute façon ; ils expérimentent en tant qu'élèves ce qu'ils transmettent en tant que professeurs, dans un dialogue incessant, chacun chercheur de mouvements, de son mouvement, confirmant, ajustant sa pratique auprès de Serge Gastineau et de Catherine Bellières, les guides.

On s'essaie seul, en duo ou ensemble, on expérimente encore et encore le mouvement qui détient d'une manière encore cachée, l'avenir de notre pratique et la pratique du yoga comme avenir de notre vie personnelle. Serge, lui-même se rappelle les enseignements de Noëlle Pérez ou Jacques Thiébault, s'appuie sur sa collaboration avec Dominique Martin et se détache d'eux en nous dévoilant son propre cheminement, ses propres expériences, son enseignement qui lui est personnel et unique. De stage en stage ainsi, chaque élève poursuit le travail. Et sous l'autorité de Serge et de l'assistance discrète et fine de Catherine, il se créé au fil des séminaires-ateliers un réseau d'élèves, convaincus, assidus, prêts à expérimenter pour transmettre ensuite. Le fait d'être en chemin sans ne plus pouvoir s'arrêter jamais, change le fini en infini...


« QUI AURAIT IMAGINÉ TOUT CE QUE LE YOGA PEUT FAIRE POUR MOI »


Le fait qu'il faut avoir une place désormais pour les ateliers ou les stages ou les séminaires ou les masterclass,

le fait que les stages à peine annoncés sont complets,

le fait qu'il y a des listes d'attente,

le fait que je n'aurai jamais imaginé faire un stage de yoga,

le fait que je me mette des idées dans la tête,

le fait que, bref, le professeur de yoga m'a proposé de faire le stage,

le fait que ce n'était pas une faveur,

le fait que d'après lui je pouvais le faire,

le fait que je lui ai fait confiance et que je me suis lancée,

le fait que, ce n'était pas facile à l'époque de penser à un stage de yoga,


le fait que j'étais occupée, préoccupée par des choses tellement graves,

le fait que je suis toujours préoccupée, tellement,

le fait que j'y suis allée quand même,

le fait que j'ai dit "oui",

le fait que, dans la vie, il y a des rencontres qui s'imposent,

le fait que j'ai fait un puis deux puis trois stages le fait que je veux parler de celui-ci...

le fait que le stage, en octobre 2022 a été parfait, le fait qu'à la fin du stage tous les élèves ont applaudi spontanément,

le fait que je me sentais en forme,

le fait que mon corps n'était pas fatigué,

le fait que pieds, chevilles, genoux, hanches, bassin, épaules... appelés, interpellés les uns après les autres ont répondu à l'appel et que tout fonctionnait,

Le fait que ça m'a mis en joie, ce n'est pas peu dire. La partition du corps enfin lue ! Voilà !


portrait d'Isabelle Poupard lors du séminaire de Yoga d'octobre 2022



Isabelle Poupard


Le 13 novembre 2022, suite au séminaire Yoga d'octobre 2022 avec Cath Bellières et Serge Gastineau sur le thème des muscles méconnus.



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