Aimé, détesté, objet de toutes les attentions ou ignoré. En souffrance, blessé, silencieux, présent ou perdu ? Soumis au mental ou libre ? Comment évolue notre corps au fil du temps, pourquoi ? Quel regard portons nous sur notre corps ?
Le Yoga peut-il changer notre rapport à notre corps, à notre ressenti ? Il est notre véhicule et une chose est certaine : "il aura toujours le dernier mot !"
SE COUPER DU RESSENTI DU CORPS :
Il est fréquent de débuter le Yoga un jour où l'envie, le besoin voire le désir de changer quelque chose s'impose à nous et le Yoga se révèle comme une solution, un moyen d'accéder à ce changement.
Ce peut-être un changement :
d'ordre émotionnel, comme arrêter de stresser, de se mettre en colère, de ne pas savoir dire non,
d'apparence, maigrir, se muscler, se tonifier,
ou chercher à soulager des troubles fonctionnels, de douleurs physiques, etc.
Il est rare de débuter le Yoga dans un but philosophique ou spirituel, même si ces dimensions apparaissent ensuite avec la pratique.
En général au début tout va faire du bien, et après quelques temps, plus ou moins rapidement beaucoup de personnes prennent conscience à quel point elles se sont coupées du ressenti du corps.
Prise de conscience parfois difficile.
Ce sont de longs, complexes et lents mécanismes de survie qui nous obligent à toujours tenir, à faire face, à ne pas lâcher, à être forts.
Que d'émotions refoulées et que de tensions profondes ! Parce que les émotions refoulées font très mal, et la prise de conscience ne vient que lorsque la carapace commence à céder.
CONSTAT :
Nous voyons venir à nous des femmes qui ne se reconnaissent plus dans leur corps :
Prise de poids malgré une surveillance alimentaire stricte, le moindre écart se voit le lendemain sur la balance.
Changement de silhouette.
Relâchement de la sangle abdominale.
Digestion perturbée, reflux, impression de ventre gonflé, gaz.
Fuites urinaires, hyper-activité de la vessie.
Fonte musculaire, parfois malgré une activité physique.
Douleurs au dos, lombaires, trapèzes, cervicales, épaules, aux articulations.
Jambes lourdes. Retour veineux déficient.
Perte d'énergie et difficulté à l'effort.
Début de problème cardio-vasculaire.
Sécheresse de la peau, des muqueuses, des yeux.
Proprioception altérée.
Baisse des capacités d'équilibre.
Etc.
La prise de conscience se fait plus ou moins rapidement avec une certaine détresse liée à une impression de perte de maîtrise et de vieillissement. Parfois une résignation. Il est aussi difficile pour ces femmes de développer une activité physique car elles sont vite en difficulté et qu'elles se font mal.
Pour les hommes c'est un peu différent. Ils ne vivent pas autant de bouleversements hormonaux que les femmes. Les hommes conservent une meilleure tonicité musculaire car ils ont un capital de départ plus important. Ils ont souvent une préférence pour les Arts Martiaux ou les activités sportives plutôt que le Yoga.
EST-CE UNE FATALITÉ :
on entend souvent, ceci est une fatalité, c'est l'âge, avec même l'énoncé de lieux communs : "comme quoi à partir de 50 ans, il est normal de se réveiller avec des douleurs et de décliner."
Nous disons que ce n'est pas une fatalité à condition d'être bien guidé et de s'investir dans une discipline de pratique personnelle de Yoga.
La maladie, ou les accidents de la vie peuvent entraver fortement, cependant le Yoga sera toujours une aide dans les moments difficiles.
PIRE ENCORE :
lorsque les femmes sont installées dans une pratique de Yoga de longue date, nous entendons : "heureusement que je fais du Yoga ! Sinon dans quel état je serai aujourd'hui !". Comment remettre en question cette pratique dans laquelle les pratiquantes se sont investies depuis ne nombreuses années ?
Certaines pratiques de Yoga largement répandues vont être néfastes. NOUS LE CONSTATONS TOUS LES JOURS :
perte de l'amplitude de mobilisation des hanches due à la rétroversion du bassin,
douleurs dans les épaules et les cervicales due à la délordose lombaire qui produit une cyphose dorsale et une hyperlordose cervicale.
Respiration paradoxale entretenue par des Pranayama trop techniques sur un corps mal positionné.
Distension de la sangle abdominale par la respiration paradoxale qui pousse sur le ventre et entraîne des problèmes de périnée.
La liste est bien plus longue, d'autant que les pratiquantes se sont investies dans une pratique régulièrement voire une transmission, un enseignement erronés du point de vue de l'anatomie.
Personnellement, nous ne pouvions pas imaginer que c'était à ce point. Nous ne pouvions pas imaginer les dégâts engendrés et du silence, de la chape de plomb autour ces faits.
Peu remettront en cause leurs enseignants responsables pensant être fautives, pas à la hauteur.
NOTRE LECTURE DES CORPS DES PRATIQUANTS DE YOGA :
à la base, il y a ce problème de fonte musculaire dû à la sédentarité. Par conséquent avec les années la nourriture va profiter davantage. Sans parler des effets "Yoyo" des régimes sur lesquels nous n'allons par revenir.
Cette sédentarité a contraint le corps à prendre de mauvais plis, de mauvais placements... Les poulies myo-fasciales s'en trouvent de fait perturbées et le travail musculaire ne peut plus se faire correctement.
Ceci sera rapidement source de douleurs à la reprise d'une activité physique plus soutenue. Il est fondamental de restaurer le placement correct global du corps afin de rendre à nouveau le travail musculaire efficient. Ceci de plus amènera une mobilisation correcte des articulations.
Nous prenons souvent l'image de certains runners occasionnels qui quittent leur voiture en conservant la forme du siège auto et courent en conservant cet arrondi du dos et cette cassure de la nuque. Il en va de même avec le Yoga. La plupart du temps, une préparation spécifique du corps sera nécessaire avant d'aborder les Asanas (postures de Yoga).
La priorité sera de restaurer les poulies myo-fasciales et d'éveiller la tonicité réflexe du corps perdu depuis longtemps.
Le problème de l'altération de la proprioception est très important, par ses répercussions sur la biotenségrité et les fascias. Cette altération entrave profondément l'équilibre global du corps.
Cela produit un effondrement, comme un mur de parpaing au lieu que le corps trouve son équilibre en réponse à la gravité.
Il y a de nombreuses répercussions liées à la perte des courbures physiologiques du rachis. En effet la perte de la lordose basse lombaire L5-S1, se répercute par une aggravation de la cyphose dorsale et hyperlordose cervicale.
Un ventre mou et distendu par l'effondrement de la cage thoracique perturbe globalement les organes et les viscères.
La perte de l'endurance est souvent liée à une respiration limitée et dont la subtilité est méconnue. Beaucoup de nos contemporains respirent par la bouche et sans conscience. La respiration consciente est une des prérogatives du Yoga. Respirer correctement s'apprend et se travaille en même temps que le placement du corps. L'absorption du Prana (l'énergie), demande une respiration délicate, non forcée. L'écoute et l'accompagnement du souffle conduiront à la méditation.
ABORDER LE YOGA DÉBUTANT :
si le pratiquant débutant, est sédentaire ou convalescent, les Asanas et les enchaînements tels que la Salutation au Soleil (Suryanamaskar), sont prématurés. Un certain bien-être lié à la remise en mouvement du corps pourra apparaître mais des compensations se mettrons inévitablement en place tant notre proprioception est faussée.
Accepter d'avancer étape par étape, de préparer le corps avec des exercices simples et avec régularité.
Bonne pratique !
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