CERTAINS RENONCENT UN JOUR AU YOGA :
en effet, suite à des douleurs ou à des limitations apparaissant au fil du temps des pratiquants renoncent au Yoga.
Ce fut mon cas en 2016, je pensais alors renoncer au Yoga car mon genou me faisait souffrir à la moindre flexion. Beaucoup d'enseignants de Yoga souffrent des genoux.
Je constatais lors des stages de Yoga que j'ai fréquentés de 2012 à 2017 les limitations corporelles naissantes et grandissantes chez les participants que je retrouvais d'année en année.
J'avoue avoir cru au discours qu'avec les années la pratique des Asanas laissait place à des temps d'assise en méditation.
Cependant l'Asana peut devenir un espace de méditation, l'exploration et la compréhension du corps se poursuit et devient l'allier indispensable du travail en assise.
Les responsables de tout cela sont ces 3 pratiques erronées majeures à savoir :
la rétroversion du bassin qui ne fait que limiter d'année en année la mobilité des hanches et génère de nombreuses douleurs et pathologies.
La pratique de la délordose lombaire, qui mène à l'hyperlordose cervicale et à la perte de lien cervico-dorsal.
De respirer en gonflant le ventre qui distend la sangle abdominale et produit une pression anormale sur le périnée et empêche le fonctionnement normal de la cage thoracique.
Dénoncer ces 3 pratiques erronées est notre combat avec Dominique MARTIN l'Ostéopathe avec lequel nous collaborons.
Il y a également de nombreuses pratiques erronées mineures dont celle décrite ci-dessous. Elle fut délétère pour mon pauvre genou à savoir :
la pratique absolument aberrante de ramener les pointes de pieds vers soi et de soulever les talons pour soit-disant "tonifier les genoux" alors que cela renforce le recurvatum de genou et provoque à terme des douleurs !
Il y en a d'autres que j'ai évitées relativement car je ne suis pas laxe, notamment les coudes en récurvatum, etc.
Par chance j'ai connu Serge en avril 2017 lors d'un stage de Yoga. Il a réglé mon problème de genou définitivement en 2 jours en m'ouvrant les yeux sur les mauvaises pratiques et en m'initiant à son approche.
J'ai pris conscience également de l'intérêt de préparer le corps aux Asanas. Ma pratique jusqu'alors étant centrée sur les Asanas et je cherchais à comprendre quels muscles travaillaient. En fait c'est mettre la charrue avant les bœufs et donner une orientation gymnique aux Asanas. L'Asana est une énigme à résoudre, une sorte de puzzle ou chaque articulation et chaque muscle sont engagés d'une certaine façon. Lorsqu'il se met en place une circulation énergétique d'abord cinétique apparaît donnant les lignes de force des Asanas (dessin ci-dessus), ouvrant le champ à des énergies plus subtiles ensuite (dessin ci-dessous).
Une des clés est d'intégrer des exercices simples de base. Nous avons mis au point plusieurs séries dont celle-ci : Pratique de base 01 Ces séries permettent progressivement de libérer les articulations en les mobilisant, en retrouvant le début du mouvement de l'articulation. Le corps est lent, c'est le mental qui est rapide. Il ne faut pas griller les étapes, c'est un travail de longue haleine de répétition d'exercices simples et de nourrir une véritable pratique personnelle.
Comprendre le message de l'Asana nécessite une écoute et un travail profond du corps.
POURQUOI CETTE INCOMPRÉHENSION DE L'ASANA :
J'y réfléchis beaucoup et je pense que notre mental analyse tout d'abord les Asana en observant le placement des mains, des pieds et de la tête sans trop se poser de questions sur la mise en place. Correspondre, copier une image plutôt que d'emprunter un chemin...
LORS DE L'ENFANCE :
Je fais également un parallèle avec les enfants en bas-âges. Lorsqu'ils jouent ils sont très bien placés, leurs corps sont libres et ils ne posent pas de questions.
Dès qu'ils nous voient pratiquer le Yoga ou des Asana, il sont alors spontanément dans une imitation où ils vont vouloir aller trop loin guidés par le placement des extrémités. Progressivement un jeu d'imitation se crée et se met en place.
LE MESSAGE DES ARTS MARTIAUX :
Un autre point important à prendre en considération : les Arts Martiaux découlent du Yoga, avec l'intention de se défendre. Ci-dessous une magnifique photo de combattants indiens du Kerala à l'entraînement avec armes blanches.
La pratique de Yoga génère une circulation d'énergie puissante, palpable.
QUELQUES EXTRAITS DE MON CHEMIN VERS L'ASANA :
ci-dessous je partage et compare des photos de ma pratique sur différentes années afin d'illustrer les prises de conscience vers la compréhension de l'Asana.
C'est le lien entre mon ancien monde et mon nouveau monde. Ce peut-être le vôtre aussi...
Toutes les photos de 2014 ont été prise à Lille par la photographe professionnelle du designer pour lequel j'étais en mission. Je venais de terminer en mai un TTC en France.
Auparavant j'avais enchaîné les stages de Yoga avec des personnalités renommées et suivi de nombreux cours particuliers à Paris.
UTTHITA TRIKONASANA - LE TRIANGLE
🚩 2014 :
Le pied arrière est trop ouvert, en effondrement de la voûte plantaire, ce qui va provoquer un pincement au niveau du genou. (j'ai cependant échappé à halux valgus)
Aucun travail d'étirement de jambe avant qui reçoit alors tout le poids du corps, ce qui limite la mobilité de la hanche.
Compression du flanc côté sol.
Les cervicales sont en difficulté car le dos n'est pas bien placé.
🍀 2022 :
après 5 ans de pratique assidue auprès de Serge.
Les pieds sont correctement placés, j'amène de la rotation externe dans les 2 hanches permettant au bassin de rester stable et de se déverser le long de la jambe avant.
La voûte plantaire du pied gauche n'est plus effondrée, le genou ne souffrira pas. La jambe avant a poussé le poids du corps vers la jambe gauche et permis la mobilité de la hanche.
Le flanc gauche est étiré et aligné sur le flanc droit.
La poussée de la main droite en faisant glisser l'omoplate tourne mon buste de face et ne m'oblige pas à tirer sur mon bras gauche.
Cela libère les cervicales et permet de tourner la tête sans aucune difficulté ni gêne.
En 2022, un véritable travail de mobilisation des hanches me permet d'aller plus loin et de créer du lien par le biais des fascias dans les différentes parties du corps.
PRASARITA PADOTTANASANA - FLEXION JAMBES ÉCART
🚩 2014 :
Je prends cette posture sans aucune idée du travail des hanches et des jambes. Ne pensant qu'à descendre la tête...
Les jambes très écartées me donnent l'illusion de pouvoir descendre plus bas.
La jambe gauche s'effondre, il n'y a pas de rencontre des poussées. Les coudes ne sont pas bloqués mais les mains tirent vers les jambes amenant une flexion lombaire avec contrainte (les épineuses sont nettement visibles) alors que le placement du bassin permettrait que la flexion soit sans contrainte.
Tension anormale dans le genou gauche qui sera source de douleurs par la suite à la patte d'oie du genou.
Le pied gauche devrait pousser le bassin vers la droite pour rétablir l'équilibre.
🍀 2021 :
après 4 ans de pratique assidue auprès de Serge.
Les pieds sont correctement placés, j'amène de la rotation interne dans les 2 jambes permettant au bassin de rester stable. La poussée des pieds est équilibrée.
Le genou ne souffrira pas.
Les coudes se rassemblent, les jambes travaillent avec la rotation interne et le dos peut se lâcher.
En 2021, je prends le temps de travailler la flexion de hanches.
ANJANEYASANA - FENTE BASSE
🚩 2014 :
Je prends cette posture sans aucune idée du travail d'extension ou de flexion de hanches, ne pensant qu'à descendre le bassin et à amener la tête en arrière...
Les jambes sont assez bien placée mais il n'y a pas de rencontre des poussées. Le jeans me limite aussi 🙃
Les cervicales sont en difficulté car le dos et les épaules ne sont pas bien placés. Le menton est pointé vers le ciel sans allongement de la nuque.
🍀 2022 :
après 5 ans de pratique assidue auprès de Serge, je pratique régulière un enchaînement en fente basse.
La mobilité des hanches a bien progressé, meilleure flexion et meilleure extension de hanche. J'ai beaucoup travaillé l'étirement des quadriceps. Ce sont de grands oubliés au profit des psoas. Il est fondamental de se concentrer sur les quadriceps pour contre-balancer les heures et les heures passées en positon assise ! Les épaules sont bien placées en rotation externe des bras. Le lien est les cervicales et les dorsales est efficient la nuque s'allonge d'elle-même.
En 2022, j'ai conscience de l'importance du lien cervico-dorsal.
BHUJANGASANA - LE COBRA
🚩 2014 :
Je prends cette posture sans aucune idée du travail d'extension de hanches et pire encore je rétroverse le bassin car je crois à tort que cela protège les lombaires. Ce qui est une aberration source pour moi de douleurs sacro-iliaques, source de discopathie pour d'autres.
Les cervicales sont nettement en difficulté car le dos et les épaules ne sont pas bien placés. Le menton est pointé vers le ciel sans étirement de la nuque. Heureusement les coudes ne sont pas bloqués et les épaules sont loin des oreilles. Ce qui est correct.
🍀 2022 :
après 5 ans de pratique assidue auprès de Serge, j'ai bien sûr adopté l'antéversion du bassin à 100 % ! J'ai beaucoup travaillé l'étirement des quadriceps qui me permettent cette extension de hanches. Il n'y a pas de lordose lombaire supplémentaire, mais la continuité de l'extension dans les dorsales. Je travaille également les extensions du rachis avec des supports, des briques, gros ballon, bolster, baleineau... Les épaules sont bien placées en rotation externe des bras. Le lien entre les cervicales et les dorsales est efficient, la nuque s'allonge d'elle-même.
Depuis 2017, j'ai conscience de l'importance de l'antéversion du bassin et des méfaits de la rétroversion.
ADHO MUKHA SVANASANA - LE CHIEN TÊTE EN BAS
🚩 2014 :
Je prends le chien tête en bas en tendant les jambes rapidement...
Cependant, l'étirement de mes ischio-jambiers est insuffisant et je compense immédiatement dans les lombaires qui se placent en flexion contrainte.
La perte de la cambrure lombaire, se déplace et monte le long du rachis jusqu'aux cervicales que se retrouvent en hyper-lordose, soit une compression des cervicales.
Mes bras partent en rotation interne par manque d'ouverture des aisselles, renforçant la perte de lien cervico-dorsal (syndrome du salon de coiffure). C'est aussi parce que je croyais aller plus loin ainsi. Ce qui est une erreur énorme : mes jambes me poussent en avant et mes épaules se compriment.
🍀 2022
après 5 ans de pratique assidue auprès de Serge.
J'étire les ischio-jambiers régulièrement, le rachis en extension sur supports, je travaille le placement de la ceinture scapulaire.
Dans le chien tête en bas, j'ai appris à déplier les jambes progressivement afin de préserver la lordose lombaire basse.
Je peux maintenir la rotation externe des bras afin de maintenir les omoplates. Le lien cervico-dorsal est préservé sans action délétère sur les cervicales.
Lorsque je suis bien échauffée, mes talons peuvent toucher le sol sans rien perturber au niveau du rachis.
Les jambes me tirent en arrière, un vrai chien fait la même chose, et cela soulage la ceinture scapulaire et les bras.
En 2022, je vais beaucoup plus loin dans l'étirement du fascia postérieur et dans l'extension des bras.
PARIVRITTA JANU SIRSASANA
🚩 2014 :
Cette photo est vraiment le reflet d'une incompréhension totale du sens de la posture.
Le genou gauche est comprimé, la sacro-iliaque droite est maltraitée et sera sera source de douleur. Écrasement du rachis côté droit. À vouloir attraper le pied avec les 2 mains pour faire "style" je m'effondre... J'avoue que j'ai été très fière de cette photo à l'époque.
🍀 2021
après 4 ans de pratique assidue auprès de Serge.
J'étire les ischio-jambiers régulièrement, le rachis en extension sur supports, je travaille le placement de la ceinture scapulaire.
Le genou gauche est bien placé, mollet sorti et pied dans l'alignement du tibia afin de ne pas contrarier la rotation externe du fémur en abduction. J'effectue d'abord une rotation du rachis vers la gauche comme dans Trikonasana afin de m'étirer latéralement.
En 2022, je constate un nombre important de pratiquants avec des douleurs aux genoux ou aux sacro-iliaques liées à ces mauvaises pratiques.
URDHVA DHANURASANA - CHAKRASANA - LE PONT - LA ROUE
🚩 2014 :
Je prends le pont directement à l'arrache depuis le sol sans précaution et j'ai l'impression d'y arriver...
Cependant, mes jambes s'écartent par manque d'étirement des quadriceps. C'est une compensation source de perturbation des sacro-iliaques et de pincements lombaires.
Mes bras partent en rotation interne par manque d'ouverture des aisselles, renforçant la perte de lien cervico-dorsal et comprimant les cervicales (syndrome du salon de coiffure).
🍀 2023
après 6 ans de pratique assidue auprès de Serge.
J'étire les quadriceps régulièrement, le rachis en extension sur supports, je travaille le placement de la ceinture scapulaire.
Dans le pont, les cuisses sont sanglées afin d'éviter aux jambes de s'écarter, partir en compensation et d'être bien en extension de hanches, c'est à dire en préservant le lien quadriceps - ilio-psoas - piliers du diaphragme.
Je sangle les bras afin de maintenir la rotation externe des bras, et de maintenir les omoplates. Le lien cervico-dorsal est préservé sans action délétère sur les cervicales.
En 2023, je sais que certains penseront que je vais moins loin. Cependant j'amène mon corps là où il peut aller et en limitant les compensations délétères. Je continue à progresser en étant davantage dans la justesse et le respect du corps.
SIRSASANA - LA POSTURE SUR LA TÊTE
🚩 2014 :
Cette photo est également le reflet d'une incompréhension totale du sens de la posture. Dans certaines formations elle est occupe une place centrale et elle doit être tenue. Je fais les erreurs courantes. On voit bien les plis au niveau de la nuque révélant que la tête est mal posée au sol, elle est trop en direction du front.
Les jambes n'ont aucune tonicité et pèsent de tout leur poids sur mes cervicales. Impossible de faire autrement car je ne suis pas sur mon aplomb en Tadasana, je ne sais même pas ce que cela signifie d'être sur son aplomb. Heureusement pour moi, étant sujette à l'époque aux vertiges je l'ai peu pratiquée et peu tenue.
🍀 2023
après 6 ans de pratique assidue auprès de Serge.
Je vis pleinement cette Asana dans l'installation présentée :
aucun poids sur les cervicales, la tête est en contact avec des cales induisant le réflexe d'autograndissement. Les jambes sont actives et les bras relâchés. La posture devient accessible quelques soient nos difficultés et permet à de nombreux pratiquants de bénéficier de l'inversion. Ce qui n'empêche pas de travailler sans accessoires. Voir notre article de blog sur Sirsasana.
PADMASANA - LE LOTUS :
Lorsque j'ai écrit cet article je ne pouvais pas encore prendre PADMASANA correctement. C'est possible de puis décembre 2023.
Ce fut une grande aventure et j'ai écrit un article complet sur le sujet que vous pouvez lire en cliquant ici.
CONCLUSION :
Beaucoup d'idées circulent sur le Yoga, il y a de nombreuses lignées, de nombreuses visions de celui-ci et autant de divergences. Cependant la réalité du corps physique est là avec sa physiologie et son anatomie.
Nous sommes avant tout des êtres incarnés.
Certains proclament qu'avec le Yoga on ne se blesse jamais. C'est une idée de rêve qui ne correspond pas malheureusement à la réalité. Nos corps d'occidentaux soumis aux canapés, sortis de l'aplomb depuis longtemps, ne sont pas en capacité d'enchaîner les Asanas sans préparation. Certes les blessures sont rarement immédiates mais elles se révèlent insidieusement au fil du temps et les pratiquants ne font pas le lien, se réfugiant dans l'idée fausse que le Yoga leur a permis de limiter les dégâts alors que c'est parfois leurs pratiques de Yoga qui les a rendus ainsi. Nous n'avons pas spontanément la notice d'utilisation du corps. Cela nécessite un apprentissage. Aucun esprit humain n'aurait pu inventer un corps humain. Il est d'une subtilité incroyable et nous n'avons pas fini d'en découvrir le fonctionnement. Notre analyse se fait avec nos limitations et en répétition, en conditionnement. Je remercie mon corps un jour d'avoir commencé à me faire souffrir et à m'entraver dans les Asanas ce qui m'a permis d'ouvrir les yeux, de me questionner, de remettre en questions des enseignements reçus. Cela m'a aussi mené à Serge.
De cette rencontre est née cette énergie à transmettre. Et c'est aussi ainsi que l'idée des bilans posturaux Yoga a vu le jour car j'aurais tellement voulu être guidée en individuel à l'époque. Si vous vous sentez limités dans votre pratique, que vous percevez des gênes ou des inconforts ce n'est pas une fatalité. Si vous vous reconnaissez dans mes postures de 2014, il est temps de revoir votre démarche et de nous contacter !
コメント